Passé la cinquantaine l’organisme féminin commence à subir des changements hormonaux qui ne sont pas sans conséquences sur l’esthétisme corporel. Dans cet article je m’intéresse plus particulièrement au stockage adipeux ventral, qui vous allez le voir est lié à deux facteurs prédominants : la baisse du métabolisme énergétique + la migration de l’activité principale adipocytaire :
- À la ménopause le métabolisme énergétique diminue un peu, ce qui favorise donc la prise de poids. De plus, le renouvellement musculaire diminue lui aussi (perte de muscle), ce qui renforce la baisse du métabolisme basal car les cellules musculaires sont de par leur nature très énergivores.
- À la ménopause la sécrétion d’œstrogènes se réduit fortement. Celle d’origine ovarienne cesse, il reste donc principalement celle d’origine adipeuse (car les adipocytes synthétisent des œstrogènes). De son côté, la production de testostérone par les glandes surrénales de la femme persiste.
- Les adipocytes de certaines régions du corps, et notamment ceux des fesses et des cuisses, voient leur activité baisser. D’une part parce qu’ils deviennent moins sensibles à l’insuline, et d’autre part parce qu’ils se mettent à produire moins d’œstrogènes. Ceci explique pourquoi certaines femmes s’affinent sur le bas du corps après la cinquantaine.
- Mais cet avantage se produit au détriment d’une autre région corporelle, le ventre en l’occurrence, de par une migration de l’activité adipocytaire dans cette zone. Les adipocytes sous-cutanés de la région abdominale y deviennent plus sensibles à l’insuline (comme chez les hommes de tout âge), et voit leur activité LPL augmenter, engendrant donc un accroissement plus aisé du stockage adipeux dans cette zone. Et à ce moment-là un cercle vicieux s’installe, car plus une région du corps voit sa présence adipeuse augmenter (remplissage des adipocytes préexistants + maturation de nouveaux adipocytes) plus cette région va se prédisposer à stocker des graisses ! (les œstrogènes sécrétés par les adipocytes ventraux y augmentent alors le nombre de récepteurs alpha 2 adrénergiques, ainsi que l’activité des LPL). Et pour ne rien arranger, l’activité et la présence adipocytaire dans la zone abdominale y génèrera une plus forte production d’enzymes aromatase, ces dernières accaparant la testostérone à son passage dans la zone afin de la transformer en œstrogènes, qui à son tour alimentera localement les facilités de stockage adipeux pour les mêmes raisons expliquées un peu plus haut.
Mais pas d’affolement mesdames, car il existe de nombreuses armes à votre disposition qui vous permettront de contrecarrer ces effets du temps. La ménopause ne doit donc pas être vécue comme une fatalité, il ne tient qu’à vous de faire ce qu’il faut pour en stopper ou limiter les effets indésirables.
- Compensez la baisse du métabolisme basal par une hausse (ou continuité) d’une activité physique régulière : en tout premier lieu des exercices d’abdominaux bien évidemment, mais aussi du cardio-training, et enfin il ne faudra pas non plus oublier de faire du renforcement musculaire généralisé (voire du développement), car plus vous possèderez de le masse maigre (du muscle donc), plus votre métabolisme basal sera élevé.
- Aillez une diète saine : évitez les sucres rapides, consommez des glucides à IG bas et modérés, évitez de sauter des repas et évitez de trop grands gaps entre deux repas (les petites collations seront donc les bienvenues), et enfin augmentez votre consommation de protéines et de bons lipides. S’hydrater suffisamment est également fort conseillé.
- Prenez un THS (Traitement Hormonal Substitutif). Il devra être composé d’une combinaison d’œstrogènes et de progestérone (l’un ne doit pas aller sans l’autre !), le tout bien dosé et bien équilibré, et devant prendre en compte votre cas particulier (bilans : sanguin, de santé, et hormonal). Les hormones de votre THS devront être d’origine micronisées, et non synthétiques ! Pour toutes ces raisons il est donc vivement conseillé de vous faire prescrire votre THS (et de vous faire suivre) par un endocrinologue dans l’idéal, ou le cas échéant par votre gynécologue (mais surtout pas par un simple médecin généraliste).
À noter que la prise d’un THS a par ailleurs de nombreux bienfaits sur la santé : réduction de l’ostéoporose, réduction du risque cardio-vasculaire et de certains types de cancers, ralentissement du veillement de la peau, etc...