Suite à une période de désentraînement (plus ou moins longue), le temps dont aura besoin un athlète pour revenir à son meilleur niveau sera plus court que celui qui fut nécessaire à l’obtention de ses acquis avant sa "période d'arrêt". Les raisons en sont multifactorielles :
• L’expérience et la technicité gestuelle engrangées par l’athlète durant plusieurs mois, ou années, lui servent à mieux planifier sa programmation, et donc à mieux optimiser chaque minute d’entraînement effectué lors de la reprise.
• Par ailleurs, le modelage anatomique musculaire, tendineux, et articulaire, s’étant opéré au fil des entraînements passés, perdure en partie lors d’un arrêt prolongé, réduisant donc le temps nécessaire à la récupération complète des facultés antérieures lors d’une reprise.
• Autre point : bien que diminuant au fur et à mesure que la période de désentraînement se prolonge, le lit capillo-musculaire développé antérieurement aura une importance capitale dans la redensification des myocytes. Cette sur-capillarité permettra aux muscles d’avoir un afflux de nutriments et de macronutriments plus important qu’il ne l’était possible avant que ce réseau sanguin ne se soit développé. Par ailleurs, cette sur-capillarité facilitera aussi l’efflux des déchets musculaires, optimisant davantage encore le temps de récupération. Ainsi, lors de la reprise de l’entraînement le patrimoine capillo-musculaire, en partie conservé malgré la période d’arrêt, s’avèrera être un sérieux atout dans la reconquête des performances passées, et donc du volume musculaire perdu.
• Mais dans ce phénomène qu'est la "mémoire musculaire" un élément va prédominer sur tous les autres, il s’agit de la persistance quantitative des noyaux myocitaires (malgré le désentraînement). L’utilisation de cellules satellites afin de répondre aux besoins régénératifs induits par les entraînements passés, aura permis d’accroître les concentrations intramusculaires en noyaux. La structure de ces derniers leur confère un cycle de vie extrêmement long, leur permettant ainsi de perdurer même si le myocyte prend moins soin d’eux (ce qui est le cas lors d’un arrêt prolongé). Ce point est très important, car un noyau transporte du matériel génétique, notamment celui nécessaire à la protéosynthèse : lors de la reprise de l’entraînement, l’importante quantité de noyaux retrouvant un haut degré d’activité permettra une forte production d’ADN messager et d’ADN de transfert, la protéosynthèse sera donc très animée (son optimisation sera bien évidement dépendante du régime alimentaire appliqué). Il en résultera ainsi une réplétion rapide des éléments protéiques, dont la myoglobine, les myofibrilles, les mitochondries, les transporteurs membranaires, ou encore les enzymes (favorisant au passage la réplétion glycogénique, car les enzymes de la glycogénogénèse reviennent en force).
Le volume musculaire reviendra d’autant plus rapidement si les entraînements passés ont fortement sollicité les capacités régénératives des cellules satellites (c’est par exemple le cas chez un culturiste, ou chez tout autre athlète ayant antérieurement développé sa masse musculaire).