Suite à leur ingestion, les aliments et leur constituant lipidiques vont traverser le système digestif. Dans l’estomac, puis surtout dans l’intestin, les triglycérides (95 % des lipides) vont être dégradés en micelles sous l’action des acides biliaires (appelés aussi sels biliaires). Sous l’action d’enzymes Lipases pancréatiques ces micelles vont être décomposées en acides gras et monoglycérides. Cette simplification structurelle va alors leur permettre de pénétrer dans la paroi intestinale. Les phospholipides (pour les 2/3 de la lécithine) vont eux aussi subir une décomposition afin d’effectuer cette pénétration, tout comme le cholestérol (dont la digestion est la plus longue).
En cheminant dans le tissu pariétal intestinal, le cholestérol (estérifié et non estérifié), les phospholipides, et les triglycérides (2 acides gras et 1 monoglycéride), vont se resynthétiser, puis s’agglomérer pour former des Chylomicrons. Ces derniers sont des lipoprotéines aux multiples constituants : Triglycérides (89 %), Phospholipides (7 %), Cholestérol (2 %), protéines Apo A-B-C-E issues du milieu membranaire (2 %), et des vitamines liposolubles A-D-E-K. Les Chylomicrons vont terminer la traversée de la paroi intestinale, puis se jeter dans le réseau lymphatique pour déboucher enfin dans le réseau sanguin via l’artère sous-clavière gauche. À noter que les acides gras à chaîne courte et moyenne (jusqu’à 10-12 atomes de carbones) ne participent pas à la synthèse des Chylomicrons, ils traversent simplement la paroi intestinale puis pénètrent dans la veine porte pour ensuite aller directement vers le foie.
Dans le réseau sanguin les Chylomicrons vont se faire captés au niveau des parois cellulaires par les récepteurs Apo E (notamment stimulés par l'insuline) et par les récepteurs Apo C. Leurs Triglycérides (TG) vont alors s'y faire hydrolyser sous l’action des enzymes Lipoprotéine-Lipases (LPL), elles aussi hormono-sensibles (là encore à l'insuline). Alors que le glycérol libéré retourne vers le foie, les acides gras vont eux pénétrer facilement dans les cellules (grâce à leur forte solubilité), puis ils vont y être orientés vers la voie d’estérification (finalité de stockage), ou vers la voie oxydative (bêta oxydation) dont la destinée est énergétique (voir l’article "Rôle énergétique des acides gras"). La deuxième option concerne plus les cellules musculaires et le cœur, alors que la première option vise les adipocytes (ces cellules adipeuses constituent l’essentiel de notre hypoderme).
Dans l’adipocyte les acides gras sont activés en acyl-CoA (effet enzyme acyl-CoA synthétase) afin d’entamer la synthèse de triglycérides adipocytaires (voir l’article sur l’endosynthèse des lipides).
En moyenne 75 % des TG des Chylomicrons sont captés par le tissu adipeux, le quart restant étant capté par le cœur et les muscles.
Lorsqu’un Chylomicron en arrive à perdre l’essentiel de ses triglycérides (et une partie de ses autres composants) il devient déséquilibré, ce qui entraine une séparation de ses constituants : le peu de TG restant + l’ester de cholestérol (dont une partie viendra de l’hydrolysation des Lécithines, sous l’influence de l’Apo A) + les protéines Apo B-E, vont alors former un Chylomicron remnant (CMr). Ce dernier sera capté et recyclé par le foie, réceptif à l’Apo E (les TG se faisant hydrolyser par les lipases hépatiques). D’un autre côté, le reste des protéines Apo A-C, le cholestérol non estérifié, et les phospholipides, donneront naissance à des HDL discoïdales (High Density Lipoprotein). Pour savoir ce qu’elles deviennent, rendez-vous à l’article sur "Les lipides endo-synthétisés ", vous y retrouverez également un schéma résumant, entre autres, le cheminement des chylomicrons.