Apport Hydrique, et balance Sodium / Potassium
Afin d’obtenir un physique écorché le jour J, l’athlète devra durant la dernière semaine jouer sur ses apports hydriques, ainsi que sur la balance sodium / potassium. L'objectif étant ici de réduire à son strict minimum l'eau stockée au niveau sous-cutané.
Ainsi, parallèlement au timing de la décharge glucidique, on augmentera la consommation hydrique dans le but de diminuer la sécrétion d’aldostérone, une hormone stéroïdienne corticosurrénale qui élimine davantage de potassium au niveau rénal afin de retenir plus d’eau et de sodium dans l’organisme, ce qui par conséquence facilite le stockage de ces deux éléments dans les régions sous-cutanées. Mais en buvant beaucoup vous évitez cet effet néfaste.
Dans le même temps on augmentera aussi la consommation de sel afin d’accroitre le flux sanguin et d’augmenter le "nettoyage" de l’organisme de tout éléments toxiques. À noter que ce sel supplémentaire ne favorisera pas la rétention hydrique sous-cutanée, car il sera en grande partie éliminé au niveau rénal en raison de la faible production d’aldostérone. À noter aussi qu’une carence en sel trop prolongée augmente au contraire la production d’aldostérone, et donc la rétention d’eau dans le corps. En résumé on peut donc dire que même s'il est vrai que le sel engendre de la rétention d’eau dans l’organisme, ceci ne se produit que si le taux d’aldostérone est élevé, sécrétion causée par un manque d’apport sodé et hydrique !
Durant les 24-48 heures précédant la montée sur scène, donc cette fois dans le timing du rebond glucidique, on va brutalement et considérablement réduire les apports sodés et hydriques afin de placer l’organisme dans un état de déshydratation. En réaction, ce dernier va réajuster sa production d’aldostérone à la hausse, mais avec un temps de retard ! Donc pendant quelques heures l’organisme continuera d'évacuer assez aisément de l'eau et du sel mais sans que la sécrétion d’aldostérone n’augmente rapidement. Par ailleurs, face à la baisse des apports en eau et en sel les cellules n’auront d’autre choix que de s’hydrater en puisant dans le reste d’eau encore présente au niveau sous-cutané. On assiste ainsi à une progressive déshydratation extracellulaire au profit d’une vitale hydratation intracellulaire. Le voile hydrique se dissipe, l’athlète va alors pouvoir obtenir un haut degré de définition musculaire. Ce processus sera d’autant plus remarquable au fur et à mesure que le rebond glucidique s’opèrera, car l’arrivée de glucose dans les muscles va y nécessiter une plus forte présence hydrique (1 gr de glycogène rétentionnant 2.7 gr d’eau).
J’en profite pour rappeler l’importance de stopper sa consommation de sel lors de cette phase, car la recharge glucidique va entrainer une considérable remontée de la glycémie et donc une insulinémie plus élevée, or l’insuline est une hormone qui rétentionne le sodium dans l’organisme.
Durant ces deux derniers jours pré-compétition il conviendra également d’augmenter son apport en potassium, car dans un organisme en situation de déshydratation la fuite cellulaire de ce minéral peut devenir importante, et son élimination rénale s’accroitra considérablement au fur et à mesure que la une sécrétion d’aldostérone repartira à la hausse. Dans le but d’optimiser le rebond glycogénique il convient donc de conserver une importante présence de potassium en milieu intracellulaire, car ce minéral attire l’eau extracellulaire à l’intérieur des cellules, ce qui amplifie donc la déshydratation sous-cutanée. Mais au-delà de l’intérêt esthétique, conserver un bon équilibre intracellulaire de ce minéral est également gage de bonne santé, car une carence en potassium (hypokaliémie) entraine une faiblesse musculaire et des crampes, alors qu’inversement une overdose de ce minéral (hyperkaliémie) entraine elle des accidents cardiaques graves (d’ailleurs les athlètes souffrant de pathologies cardiaques doivent impérativement éviter de jouer la carte de la balance sodium / potassium).