Si les besoins protéiques journaliers d’un sédentaire (de taille et de corpulence moyenne) se situent en moyenne à 0,8 gr de protéines / kg de poids de corps, ceux d’une personne pratiquant une activité physique sont eux bien plus élevés. Afin d’exploiter le plein potentiel du phénomène de surcompensation, la ration protéique journalière d’un sportif devra se situer en moyenne entre 1,2 et 1,5 gr / kg de poids de corps. Dans le cas spécifique des bodybuilders cette ration doit être augmentée de façon à atteindre une fourchette allant de 2,2 à 2,7 gr par kg de poids de corps (et parfois même légèrement plus).
Mais bien-sûr il conviendra d'étaler au mieux votre apport protéique journalier sur l'ensemble de votre journée, car il est déconseillé de dépasser une certaine quantité d’absorption protéique / repas : en effet la quantité d’enzymes protéases contenue dans le système digestif permet d’hydrolyser au maximum 10 à 12 gr de protéines "concentrées" par heure, les protéines en surplus devront donc attendre que ces enzymes se reconstituent (synthèse permanente) afin d’être à leur tour décomposées. La vitesse de resynthèse des protéases permet d’hydrolyser au maximum 30 gr de protéines "concentrées" en 2 à 3 heures (mais cela reste une moyenne car nous n’avons pas tous le même potentiel enzymatique digestif).
Ok
Que se passe-t-il quand l’apport protéique alimentaire est insuffisant ?
Pour monsieur et madame tout le monde il est relativement rare que les rations journalières ne couvrent pas les besoins protéiques journaliers. Néanmoins si cela ce produit de façon chronique c’est tout l’organisme dans son ensemble qui sera alors sujet à de sérieux troubles. Il s’avère que la composition tissulaire de l’immense majorité de nos cellules, et de nos macromolécules, soit faite à base de protéines : organes fonctionnels, cerveau, tissu musculaire, enzymes, ou encore nos hormones (pour ne citer que ces exemples parmi tant d’autres). Vous comprendrez alors à quel point une carence alimentaire protéique serait source d’un nombre incalculable de troubles et de pathologies plus ou moins graves.
Par ailleurs, une alimentation trop pauvre en protéines peut engendrer une fonte musculaire : l’organisme organisera le catabolisme des protéines musculaires afin d’en piller les acides aminés qui seront alors redistribués dans la circulation sanguine. L’objectif étant que ces acides aminés aillent répondre aux besoins protéiques les plus urgents de l’organisme : synthèse hormonale, synthèse de neurotransmetteurs, synthèse cellulaire d’organes vitaux, etc…
Chez les sportifs réalisant des entrainements intensifs mais n’ayant pas une consommation protéique suffisante, leurs cellules musculaires ne disposeront alors pas d’acides aminés en quantité suffisante pour réparer les dommages protéiques causés par la protéolyse issue des efforts répétés. Le processus de surcompensation ne pourra donc pas être exploité dans sa pleine mesure, et la croissance musculaire sera beaucoup plus lente, voire nulle. Occasionnellement il pourra même s’opérer une fonte musculaire si la consommation en protéines et en glucides s’avère toutes deux très faible, car l’organisme dégradera alors des protéines musculaires pour se fournir en énergie (les protéines structurelles étant les plus touchées par ce processus). Étant donné que l’organisme ne peut stocker des acides aminés vous devez donc vous assurer d’une bonne stratégie nutritive afin que le phénomène catabolique (dégradation protéique) soit continuellement pris de vitesse par le phénomène anabolisant (synthèse protéique). Vous maintiendrez ainsi positive votre balance azotée.
Ok
Qu’est-ce que la balance azotée ?
L’azote (N) étant un des éléments chimiques de l’acide aminé (avec le carbone (C), l’hydrogène (H) et l’oxygène(O)), il constitue donc un élément essentiel dans la composition des protéines (14 à 18 % d’azote / protéine). Suite à la protéolyse, une partie des acides aminés va être dégradée (transamination et désamination oxydative), engendrant alors une certaine quantité d’ammoniac (NH3), qui sera ensuite rejeté de l’organisme sous forme d’ion ammonium NH4+ (via les reins puis la voie urinaire). Le bilan azoté se calcule par le différentiel entre la quantité d’azote ingérée oralement, et celle excrétée via l’urine (l’azote étant un composant de NH4+).
Pour maintenir sa balance azotée positive il faut apporter plus d’acides aminés à son organisme que ce dernier n’en détruit. En d’autres termes l’anabolisme doit dominer le catabolisme. Dans le cas contraire votre balance azotée sera négative, votre organisme sera alors en situation de catabolisme (ce que l’on doit éviter pour ne pas perdre de la masse musculaire). De par les protéines qu’elle apporte l’alimentation tient donc un rôle essentiel dans la balance azotée. Notre ration protéique quotidienne permet généralement de maintenir le bilan azoté positif, mais le sport sollicite beaucoup l’activité chimique de nos muscles, y dégradant notamment beaucoup de protéines. Ainsi, pour qu’un sportif conserve sa balance azotée positive il se doit de suivre un régime alimentaire bien plus protéiné que celui conseillé pour un sédentaire.