La catégorie Wellness a connu un parcours assez atypique. Elle fit son apparition dans les compétitions durant l’année 2005, mais exclusivement au Brésil. Les athlètes sud-américaines, et particulièrement brésiliennes, possèdent des particularités génétiques leur permettant de développer facilement de la masse musculaire sur les cuisses les fessiers. Et comme les canons de beauté brésiliens promeuvent la présence de "formes" sur ces zones corporelles-là, tous les ingrédients étaient donc réunis pour que les fédérations locales ajoutent une nouvelle catégorie à leur calendrier de compétitions annuelles. Ainsi naquit la catégorie Wellness.
Mais autant être honnête : telle qu'elle existait à l'époque, cette nouvelle catégorie allait totalement à l’encontre des critères traditionnels régissant les règles du culturisme, c’est-à-dire un corps parfaitement équilibré dans tout son ensemble !
Et c’est pour cette raison que la catégorie Wellness, avec ses disproportions musculaires en faveur du bas du corps, ne resta qu’une particularité locale pendant plus d’une décennie. De plus il faut bien se l’avouer, bon nombre de compétitrices sud-américaines pressentaient à l’époque des fessiers et des cuisses très galbées, mais dont le volume était davantage dû à du stockage adipeux et hydrique qu'à du muscle...
Alors pourquoi cette discipline s’est-elle finalement exportée à l’international me demanderiez-vous ? Et c’est là une question bien légitime. En 2016 la fédération "IFBB International" prit l’initiative d’inclure cette catégorie dans ses compétitions se déroulant en dehors du continent sud-américain, mais sous certaines conditions et consignes : les athlètes Wellness devaient désormais impérativement présenter un physique suffisamment "dur" et dépourvu de réserves adipeuses et hydriques sous-cutanées. Pour faire simple, on leur demandait de se présenter avec un haut du corps assez proche de celui d’une athlète Bikini, mais avec une masse musculaire significativement plus prononcée sur les fessiers et les cuisses. Le degré de définition exigé étant le même que pour les Bikinis. Il ne tenait plus qu’aux athlètes de respecter ces critères, et aux juges de les faire appliquer.
L’engouement fut assez timide au début, car présenter un corps à la musculature déséquilibré refroidissait bon nombre d’athlètes soucieuses des règles traditionnelles du culturisme, et pour ces mêmes raisons le public n’était d’ailleurs pas lui non plus très réceptif à cette nouvelle catégorie.
Mais la sauce finit en partie par prendre, et ceci grâce à l’émergence de très belles championnes présentant des physiques tout à fait admirables, à commencer par la kosovare Gentiana Beqa, qui fut la première championne du monde IFBB International (en 2017). En 2018 et 2019 c’est la brésilienne Angela Borges qui décrocha ce titre mondial, avec pour vice-championne du monde en 2019 la dominicaine Elba Viola, qui vu ses qualités méritait tout autant que Borges le titre mondial. Lors de l'édition 2020 la brésilienne Lexy Oliver remporta le titre, mais cette victoire est à relativiser car bien peu d'athlètes Pro Wellness ont fait le déplacement à ces championnats du monde, et de plus le niveau présent était bien faible...