Faut-il se supplémenter en Collagène, ou en Glycine ? Et à quel dosage ?
Avec l’âge avançant, la capacité de l’organisme à endosynthétiser du collagène diminue, à l’instar de la protéosynthèse de bon nombre de nos protéines corporelles.
Mais il a été clairement démontré (et cela à tout âge confondu !) que notre consommation alimentaire journalière était nettement carencée en collagène ! La faute en incombe à notre alimentation moderne qui, il faut bien l’avouer, est faiblement pourvue en collagène. Pour retrouver cette protéine en quantité significative il conviendrait de consommer par exemple davantage de jaune d’œuf (surtout sa membrane en fait), de la gélatine, du bouillon d’os, du bouillon de carapace ou de crustacé, ou bien encore du bouillon de peau de petit poisson ou de viande. Mais bien évidement nous ne mangeons que très rarement de telles choses.
Il convient également de ne pas être carencé en précurseurs collagéniques (et notamment en ses 5 acides aminés majoritaires cités un peu plus haut), mais aussi en éléments favorisant son endosynthèse, à savoir des antioxydants : la vitamines C tout particulièrement, mais aussi les vitamines A et E, et les minéraux Zinc ; silicium ; et soufre.
Si on se concentre sur nos apports en Glycine, le constat est le même, nous somme carencés !
Avant toutes choses sachez qu’à elle seule la Glycine a de nombreux bienfaits :
- D’abords, comme nous l’avons vu un peu plus haut, elle favorise l’endosynthèse de collagène (avec toutes les répercussions positives dans le corps, et déjà énumérées, que cela implique), et elle favorise l’anabolisme musculaire (cellules satellites, créatine).
- Mais la Glycine améliorerait également la sensibilité à l’insuline.
- Elle stimule la sécrétion de l’hormone de croissance (favorisant l’anabolisme protéique, ainsi que le déstockage adipeux).
- Elle apporte des bienfaits neuroleptiques (antipsychotiques), et améliore mémoire et concentration.
- Et enfin, la Glycine améliore la qualité du sommeil (notamment en accélérant l’installation de la phase de sommeil).
Journalièrement, notre organisme nécessite en moyenne une disponibilité de 14,5 gr de Glycine. Or son endosynthèse (qui provient de l’acide aminé précurseur L-sérine), ainsi que le recyclage de notre glycine, nous en procure 3 gr, et notre alimentation 1,5 à 3 gr seulement (jusqu’à 6 gr en cas de forte consommation protéique). Ainsi, dans le pire des cas nous somme carencés en Glycine à hauteur de 69 % (10 gr), et dans le meilleur des cas cette carence s’élève tout de même à 38 % (5,5 gr).
La représentativité de la Glycine (25 à 30 %) comprise dans le collagène alimentaire (sous forme solide ou sous forme de supplément) est bien évidement son atout, car dans la viande ou le poisson (par exemple) cette représentativité n’est en moyenne que de 4 à 5 % !
En conséquence, on comprend très aisément qu’une supplémentation en Glycine s’avère des plus judicieuse ! Un maximum de 10 gr par jour, répartis sur 2 prises (sous forme de poudre idéalement), s’avère adéquat.
Mais faut-il pour autant laisser de côté une supplémentation en collagène ? Et bien je dirais non, car le collagène aura lui l’avantage de vous apporter (en plus de la Glycine) les 4 autres aminoacides principaux, que sont l’arginine, l’alanine, la proline, et l’hydroxyproline. Ce dernier est notamment quasi absent dans notre alimentation quotidienne, le corps le synthétise donc via son précurseur la Proline. Une supplémentation en collagène aura donc l’avantage de nous apporter de la Proline, mais également directement de l’hydroxyproline, qui pourra être utilisée dans la protéosynthèse de collagène car elle sera partie prenante des di et tri-peptides arrivant dans le sang après l’étape digestive (ces di et tri-peptides sont souvent composés de proline, de glycine, et d’hydroxyproline).
Une consommation journalière de 20 gr de poudre de collagène hydrolysée sous forme de peptides (Peptan® : peptides de collagène bioactifs de haute pureté), et répartie là aussi en 2 prises au minimum, est donc d’un intérêt tout aussi particulier qu’une complémentation en Glycine seule.
Dans l’idéal il faudrait même se complémenter à la fois en Peptides de Collagène, et en Glycine ! Mais dans ce cas il convient de réduire un peu les doses préconisées de l’un et de l’autre afin de ne pas basculer dans un surdosage inutile.
Ok
La matière première ayant servi à produire ce type de compléments alimentaires est-elle de qualité ?
Pour la Glycine, normalement pas de problèmes, car il s’agit-là d’un acide aminé généralement issu d’une fermentation bactérienne ou d’une synthèse (et donc très rarement de déchets d’animaux), donc elle sera pure et non sujet aux contaminations.
En revanche, du côté du collagène vendu sous forme de complément, il est lui issu des restes de l’Industrie agro-alimentaire, et plus particulièrement des restes d’origine bovine ou porcine (via la peau, les tendons, ou les os), ou bien d’origine marine (via la peau, les écailles, et le cartilage et les arrêtes). En conséquence, ce type de produit est davantage exposé aux éventuelles soucis sanitaires (même s’ils demeurent très rares), et leur traçabilité est quasiment impossible (car provenant souvent de différents abattoirs).
Il est à noter que le collagène d’origine marine aurait, selon certaines études, des peptides d’une meilleure qualité et d’une meilleure biodisponibilité que ceux d’origine bovine ou porcine. Les vendeurs de collagène marin exploitent donc le résultat de ces études en justifiant le prix très élevé de leur produit... Mais d'autres études ne valident pas ces fameux avantages procurés par le collagène marin, donc difficile de trancher.
Cependant je vous rassure, les peptides de collagène hydrolysé d’origines bovines présentent déjà de leur côté une très bonne biodisponibilité, rendant donc leur consommation suffisamment efficace pour l’organisme.