L’Hormone de Croissance (ou GH, de l'anglais Growth Hormone), également appelée somatotropine ou somatropine, est un polypeptidique secrété par les cellules somatotropes de la partie antérieure de l'hypophyse (glande située dans le cerveau, à la base du crâne sous l’hypothalamus). La GH impacte sur le métabolisme des protéines, des glucides, et des lipides, et elle a pour principale fonction de stimuler la croissance (os, muscles…), ainsi que la reproduction cellulaire. Compte tenu de son rôle joué sur la croissance, la GH se retrouve à des concentrations sanguines très élevées chez l’enfant, à savoir 10 ng / ml en moyenne (et même 30 à 70 ng / ml chez le nourrisson), puis sa sécrétion diminue avec l’âge avançant. La concentration sanguine basale de GH sous forme libre est de 2 à 4 nanogrammes/ml chez l’adulte, et la demi-vie plasmatique de cette hormone est de 20 minutes en moyenne.
La sécrétion de GH est régulée par des hormones hypothalamiques : la somatolibérine (ou GHRH, pour Growth Hormone Releasing Hormone) est sécrétée par l’hypothalamus afin d’aller stimuler la sécrétion de GH, alors que la somatostatine (ou GHIH pour Growth Hormone Inhibiting Hormone), également sécrétée par l’hypothalamus (mais aussi par l'estomac, le pancréas et l'intestin), inhibe elle la sécrétion de GH (ainsi que d’autres hormones, comme l’insuline et le glucagon par exemple).
La sécrétion de somatolibérine est stimulée par l'hypoglycémie, le sommeil profond, l’activité physique, et le stress (froid, traumatisme, inflammation…). De son côté la somatostatine est sécrétée de par un effet rétrocontrôle vis-à-vis des sécrétions de somatolibérine, puis de GH, c’est pour cette raison que l’on parle de sécrétion pulsative de GH. Une élévation des concentrations sanguines en glucose, aminoacides, ou insuline, stimule également la sécrétion de somatostatine.
Mais sur un cycle de 24 heures, le plus important pic sécrétoire de GH survient la nuit : la sécrétion d’hormone de croissance s’élève brusquement durant le premier cycle du sommeil (lent et profond) afin de réponde aux besoins de la récupération. Par exemple, pour un adulte se couchant à 23h30 la concentration sanguine de GH s’élèvera fortement à partir de 0h30, pour atteindre un pic moyen de 13 ng / ml vers les 2 heures du matin, puis retourne à un niveau basal vers les 4 heures du matin.
L’activité physique stimule la sécrétion de GH, dont les quantités libérées seront indexées sur l’intensité de l’effort : alors que des efforts extrêmement intenses (80 à 100 % des capacités maximum) font diminuer le niveau de sécrétion de GH pour éviter qu’elle n’interfère avec la protéolyse, il se produira le contraire suite à des efforts effectués en résistance (la production d’acide lactique stimule la production de cette hormone). La sécrétion de GH diminue naturellement, mais doucement, au-delà de 60 à 90 min d’effort. À noter enfin que les sujets "entraînés" possèdent souvent un système endocrinien permettant de plus fortes sécrétions d’hormone de croissance que ne le peut celui d’une personne sédentaire.
Pour lui permettre une durée de vie plus longue la GH est véhiculée par une protéine de transport plasmatique GHBP (synthétisée par le foie). À l’approche d’une cellule cible la GH va se libérer de son transporteur pour se fixer sur un récepteur spécifique GHR, situé à la surface des membranes plasmiques (couche externe des membranes cellulaires). Les effets de l’hormone de croissance sont multiples, ils impactent sur de nombreux métabolismes, et aussi sur l’activité d’autres hormones :
Le métabolisme glucidique : la GH a des effets hyperglycémiants, ceci en stimulant la glycogénolyse hépatique et en inhibant la pénétration cellulaire du glucose (sauf au niveau du système nerveux central).
Le métabolisme protéique : la GH stimule la protéosynthèse, ceci en augmentant l’expression des ARNm et leur activité dans les ribosomes (stimulant notamment la transcription), ce qui booste donc la protéosynthèse et donc l’anabolisme. Les effets sur la régénération et la croissance cellulaire induits par la GH sont également indirects : elle stimule la sécrétion d’IGF-1 (hormone stimulant entre autres la prolifération cellulaire), et elle élève la glycémie ce qui provoque la sécrétion d’insuline, une autre hormone aux effets anabolisants. Cependant, une fois que la glycémie et que l’insulinémie redeviennent élevées, la sécrétion de GH baisse. Il existe donc un effet de rétrocontrôle GH / insuline. Les pics d'insuline sont donc à proscrire si l'on veut conserver un minimum sécrétoire de GH.
Le métabolisme lipidique : l’hormone de croissance stimule la lipolyse, et elle favorise la bêta oxydation des acides gras (pour la synthèse d’ATP), économisant donc le glucose intracellulaire. Par ailleurs cette hormone stimule la cétogenèse.
Mais l’hormone de croissance n’est pas une "hormone de l’urgence", et sont effet lipolytique prend donc plutôt le relai des catécholamines, notamment dans le timing post-entraînement.